Lancement du chantier du campus de formation technologique et numérique wallon E6K
Charleroi, 02 octobre 2024 – Coup d’envoi des travaux pour le déploiement d’A6K-E6K, le plus grand centre d’innovation et de formation technologique wallon, situé au cœur de Charleroi, et soutenu par le Plan de Relance et de Résilience (PRR). Le chantier de la nouvelle construction de 20.000 m² qui hébergera le pôle E6K, dédié à la formation technologique et numérique, est lancé.
On entre ainsi dans la phase de concrétisation de ce projet rendu possible par le droit d'emphytéose octroyé par SNCB, la collaboration entre Sambrinvest, porteur du projet, et Igretec qui a réalisé les études, passé les marchés de travaux pour le compte d’A6K et E6K et imaginé l’entièreté de ce projet architectural ouvert sur la ville et résolument éco-conçu.
Pour offrir un environnement unique et propice à la création et au développement, la mise à l’échelle du futur plus grand hub technologique du pays a évidemment été pensée pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises technologiques, des chercheurs, des entrepreneurs et des opérateurs de formation.
Un bâtiment exemplaire
Comme l’expliquent ses concepteurs, c’est le projet bas-carbone le plus abouti et ambitieux jamais conçu par Igretec : circularité et matériaux biosourcés, végétalisation maximale, mix énergétique décarboné… C’est l’addition d’une multitude de choix techniques qui font de ce vaste chantier, un projet exemplaire sur les plans environnemental et de la durabilité, respectant pleinement le principe DNSH « Do not significant harm ».
Circularité – Conserver l’énorme bâtiment du tri postal pour privilégier sa réhabilitation est un premier acte posé dans une optique visant à limiter la production de déchets et à préserver les ressources existantes. La circularité est une des fondations de ce chantier : elle va, par exemple, se traduire par la récupération des pierres bleues de façade pour la création sur site des sous-bassements, des abords ou du mobilier urbain. Les bétons récupérés seront, par ailleurs, concassés pour les fondations des nouveaux bâtiments. Tout ce qui peut l’être sera remis en œuvre, notamment au niveau des techniques spéciales.
Matériaux biosourcés – Pour la nouvelle construction, le choix du Bureau d’études d’Igretec s’est porté sur une enveloppe en caissons de bois contenant un isolant en fibres de bois. L’enduisage des façades extérieures sera en terre crue, un matériau absorbeur de CO2 durant sa phase de séchage.
Linea verde – La façade qui longe les voies de chemin de fer et fait face au viaduc du ring de Charleroi sera longée par un jardin étagé sur près de 300 mètres, également accessible aux utilisateurs des bâtiments : arbres, plantes grimpantes indigènes et autres végétaux constitueront un décor naturel et une zone tampon de verdure et de fraîcheur, à la fois écran solaire et élément capteur de CO2. Cette longue ligne verte en hauteur se poursuivra sur la façade sud-ouest accueillant touristes et navetteurs et sur la façade nord du bâtiment E6K, côté Sambre, sur près de 200 mètres. Les abords du projet seront largement végétalisés. Ces différentes interventions visent également à soutenir la biodiversité en ville.
Mix énergétique décarboné – Les choix posés pour la nouvelle construction et la réhabilitation du bâtiment existant concourent à l’objectif d’une réduction des consommations énergétiques. Outre l’effet positif de la linea verde permettant de réduire la température du bâtiment, l’ensemble immobilier sera « zéro gaz ». Les toitures seront équipées de 1.000 panneaux photovoltaïques et la chaleur générée par les activités (présence d’un data center et d’un supercalculateur) sera récupérée via des échangeurs de chaleur. Une artère énergétique souterraine connectera A6K et E6K. De plus, tirant parti des eaux de la Sambre toute proche, le site va intégrer la plus grande installation aquathermique de Belgique (voir encadré).
Une urbanité positive
Transformer le site en entrée de ville attractive, c’est la vision défendue par les architectes d’Igretec, dans la continuité de la métamorphose de l’esplanade, de la gare des bus et des bords de Sambre.
Pour l’ancien centre de tri, c’en est fini de l’aspect monolithique actuel. Côté esplanade de la gare, la structure va s’ouvrir sur un passage couvert qui traversera le bâtiment d’un bout à l’autre, d’ouest en est. Côté quai de Sambre, un autre percement de la façade ouvrira la perspective vers la passerelle qui enjambe le cours d’eau pour connecter l’ensemble architectural avec la ville basse, face au Quai 10.
Le bâtiment sera ainsi rendu perméable à la circulation piétonne, ses abords seront arborés et la végétalisation pénétrera dans toute la galerie intérieure, ouverte au public, où les ateliers en activité seront visibles des passants.
Les aménagements intérieurs respecteront l’âme du bâtiment et son caractère industriel marqué par sa structure tridimensionnelle en métal rouge. Quant aux façades, elles seront éclaircies par l’installation d’une résille métallique blanche, seconde peau enveloppant le bâtiment et jouant avec la lumière.
La nouvelle construction dévolue à E6K sera, elle aussi, habillée d’une maille métallique claire fonctionnant, entre autres, comme protection solaire et comme support aux plantations. À l’intérieur, la priorité sera donnée aux matériaux naturels apparents comme le bois.
Prochaines étapes
Le chantier qui vient de débuter pour la construction de l’infrastructure E6K précède de quelques semaines le début des travaux de rénovation pour A6K. L’ensemble de 60.000 m², entre ville et rail, sera terminé à l’automne 2026.
Pendant toute la durée des travaux, les activités se poursuivront.
Au bout du processus, le bâtiment A6K rénové offrira une surface brute totale de plus de 40.000 m², l’investissement s’élevant à 31.596.000 € HTVA. La nouvelle construction E6K sur la dalle adjacente couvrira près de 20.000 m², pour un montant de 43.632.000 € HTVA.
Soit un total de 75.228.000 € HTVA pour les travaux, financés dans le cadre du PRR, auxquels s’ajouteront 11.572.000 € HTVA alloués au développement des activités d’A6K.
En quelques chiffres, A6K – E6K, c’est aussi :
- 10 km de gaines de ventilation
- 28 centrales de traitement d’air
- 18 km de tuyauteries
- 4.000 luminaires
- 1.500 prises DATA
- 2.800 prises électriques
Faire de Charleroi un moteur de la réindustrialisation
Lancé il y a un peu plus de 5 ans au sein de l’ancien tri postal de Charleroi, le hub A6K-E6K a pour mission de stimuler la croissance des acteurs technologiques et numériques en colocalisant leurs activités au sein d’un même lieu emblématique et fédérateur.
Actuellement, A6K regroupe plus de 80 organisations, dont des entreprises industrielles, des start-ups, des centres de recherche, des universités et des opérateurs de formation. Son campus de formation E6K offre une centaine de formations technologiques et numériques, attirant quelques milliers d’apprenants chaque année.
Grâce à ce chantier d’ampleur, A6K/E6K va pouvoir quadrupler sa surface et passer de 1.000 à 10.000 apprenants par an à partir de la rentrée 2026. L’ambition est claire: inscrire Charleroi et la Belgique sur la carte européenne de la réindustrialisation !
Citations
Pour le Ministre-Président de la Wallonie, Adrien Dolimont, « Aujourd’hui, l’industrie est en pleine transformation et les crises successives de ces dernières années ont initié cette nouvelle tendance. La Wallonie a saisi cette opportunité et l’assume au quotidien dans ses décisions. Nous sommes une terre d’accueil pour les entrepreneurs et le Gouvernement se mobilise pour faire de ce slogan une réalité. Le Plan de relance doit être un outil de développement et ce projet de rénovation et d’extension du hub A6K-E6K en coche toutes les cases ».
Selon Thomas Dermine, Secrétaire d'État pour la Relance et les Investissements Stratégiques, « ce projet illustre parfaitement notre ambition de faire de Charleroi un acteur clé de la réindustrialisation européenne, tout en répondant aux enjeux de durabilité et de formation technologique pour préparer l’avenir de nos jeunes et de nos entreprises ».
Paul Magnette, Bourgmestre en titre de Charleroi souligne, pour sa part : « ce projet d'envergure incarne notre vision d'une ville tournée vers l'avenir, résolument engagée dans la transition numérique et écologique et fera de notre ville un pôle d'innovation tout en formant chaque année des milliers de talents aux métiers du numérique et de la technologie. Charleroi se positionne comme un acteur central de la réindustrialisation en Europe, capable d'attirer des talents et de soutenir l'essor des entreprises innovantes. Nous sommes fiers de participer à ce projet qui redonne à notre ville son rôle de moteur économique et de pôle d'excellence ».
Aquathermie : la plus grande installation du pays
L’ensemble immobilier A6K-E6K sera essentiellement chauffé et refroidi par aquathermie. Si quelques installations existent déjà à l’échelle de notre pays, le projet A6K-E6K, grâce à sa volumétrie et son emplacement stratégique, est destiné à intégrer la plus grande installation aquathermique de Belgique !
Cette technologie consiste à prélever les eaux de surface pour participer au réchauffement du bâtiment en hiver et à son refroidissement en été, via une pompe à chaleur eau/eau qui puise les calories nécessaires directement dans le cours d’eau.
Par rapport aux pompes à chaleur aérothermiques, tout l’intérêt est de tirer parti de la relative stabilité de la température des rivières (plus élevée que celle de l’air ambiant en hiver et plus basse en été). Pour la Sambre en période hivernale, la température la plus basse annuelle est comprise entre 2 et 6°C, ce qui reste relativement élevé et s’explique par les activités industrielles en amont. La performance est dès lors accrue et la consommation d'électricité réduite. On estime que le rendement des installations en aquathermie est de 20 à 30% supérieur à celui d’une installation de pompe à chaleur classique.
Cette ressource d'énergie est par ailleurs renouvelable et durable. En récupérant la chaleur de l'eau, le projet impactera positivement l'écosystème de la rivière :
- Le maintien d’une température plus fraîche est favorable aux espèces indigènes.
- Le processus génère aussi une meilleure oxygénation de l’eau, bénéfique pour la diversité des espèces et pour la limitation de la prolifération des algues.